17/05/2016

Le Septième Art et le Deuxième Sexe : "Les Filles au Moyen-Age", de Hubert Viel




Nouvelle bannière, nouveau sujet ! Dans les deux derniers épisodes de « Le Deuxième Sexe et le Septième Art », nous avons discuté de films anglo-américains datant des années 1990. Je vous propose aujourd’hui de revenir en France, et au temps présent, du moins pour quelques instants …

Les Filles au Moyen-Age est un film écrit et réalisé par Hubert Viel. Acteur du cinéma indépendant français, son deuxième film s’est introduit dans nos salles obscures en 2016. Il est probable que vous n’en ayez pas entendu parler à sa sortie, car si un adjectif devait décrire ce dernier, ce serait « petit ». Les Filles au Moyen-Age est en effet petit de part sa durée, son budget et l’âge moyen de ses acteurs.


12/04/2016

Le Septième Art et le Deuxième Sexe : "Thelma et Louise", de Ridley Scott


     On ne devrait plus le présenter, c’est pourtant ce que je m’apprête à faire. Thelma et Louise est un film réalisé par Ridley Scott et écrit par Callie Khouri. Il est sorti dans les salles en 1992 et est considéré comme le film « féministe » par excellence. Le film est souvent dit « féministe » en raison de sa production : en effet, la scénariste Callie Khouri avait un véritable rôle décisionnel durant le tournage (phénomène assez rare au sein d’une industrie hollywoodienne largement dirigée par les hommes), et le choix des actrices Susan Sarandon et Geena Davis dont l’âge aurait pu être prohibitif dans l’obtention du rôle est également mis en avant. Si ces faits sont intéressants ils n’en restent pas moins assez anecdotiques. C’est dans l’œuvre cinématographique elle même que l’on doit chercher la cause de la réputation que porte le film depuis déjà vingt ans. 
     Alors qu’est ce qui fait de Thelma et Louise une production si particulière ? Il va sans dire que le film passe haut la main le Bechdel Test. Plus profondément Thelma et Louise nous montre une image de l’émancipation féminine retournant les codes hollywoodiens du genre, le mot révélant ici de multiples facettes. D’une part le film appartient avant toute chose aux genres cinématographiques des buddy et road movies. D’autre part, ces derniers se focalisent d’ordinaire sur des personnages masculins. Ici, deux amies, Thelma et Louise décident de partir en week-end loin du mariage et du travail de chacune. Alors que Thelma subit une tentative de viol, Louise tue son agresseur. S’engage alors une course poursuite avec le FBI, qui apportera une libération assez paradoxale aux deux héroïnes.
     Ici le genre subvertit le genre … Les codes du road movie sont retournés, mettant en scène deux femmes qui connaîtront sans voile les violences imposées à leur sexe, mais finiront par se battre pour leur indépendance. Je tenterai ici de vous montrer comment avec Thelma et LouiseScott et Khouri entendent mettre en image une révolution positive de la balance des pouvoirs entre les sexes.



14/02/2016

« Qui a peur des femmes photographes ? », 1918-1945, au Musée d'Orsay






Deuxième partie de l’exposition qui commence au musée de l’Orangerie, « Qui a peur des femmes photographes ? » est un savant parcours que l’on suit de la fin de la première guerre mondiale jusqu’à la fin de la deuxième. L’exposition nous fait découvrir de nombreuses photographes de talent faisant irruption dans le monde essentiellement masculin de la photographie en pleine mutation. Elle s’articule en trois mouvements : elle débute par la manière dont les femmes photographes détournent des codes traditionnels, s’attarde sur l’art de l’autoportrait, et finit par montrer la place que ces femmes se font dans les domaines les plus masculins de la photographie.

07/02/2016

De l’inégalité de l’impact du divorce sur les niveaux de vie entre les hommes et les femmes



     Pourquoi s’intéresser à cette question maintenant ? 
  C’est tout d’abord l’actualité qui me pousse vers ce sujet. En effet, en décembre dernier est sorti l’INSEE Référence « Couple et Famille ». Ce dernier présentait un article de fond intitulé :  « Les variations de niveau de vie des hommes et des femmes à la suite d’un divorce ou d’une rupture de Pacs », un article écrit par Carole Bonnet, Bertrand Garbinti et Anne Solaz. C’est à une retranscription de leur travail que s’essayera d’abord mon post. Il apporte à la connaissance commune une contribution des plus utiles. Une motivation plus profonde me pousse également à aborder la question. En effet depuis les années 1970, le divorce est devenu un phénomène de masse. En 2009, le ministère de la justice annonçait que l’année avait connu 130 000 divorces. Le nombre me permet ici d’éclairer que le divorce est un fait social et non uniquement la querelle d’individus à laquelle de nombreuses personnes le rabaissent. En tant que fait social et phénomène de masse il peut avoir des effets d’importance sur la société, et plus spécifiquement dans le cadre des rapports homme/femme (1). 
  Mon but sera ici de montrer l’existence d’inégalités de niveau de vie consécutifs à la rupture d’une union contractualisée entre homme et femme, et de relier ces inégalités au système d’inégalités et d’injustices que nous observons dans notre société. 
  Pour cela j’aborderai tout d’abord les résultats de l’étude que nous propose l’INSEE, tout en mettant en avant ses limites. Ce compte rendu sera suivi d’un commentaire remettant en cause l’individualisation et la normalisation que le sens commun fait des conséquences économiques du divorce. 

27/01/2016

"Orlando", de Virginia Woolf



Il était enfin temps de vous parler d’Orlando, roman de Virginia Woolf  publié en 1928. Bien sûr, la liaison est maintenant assez évidente – c’est de là que je tire mon pseudonyme. Un lecteur attentif aura sûrement déjà plus ou moins cerné les sujets de prédilection des auteures de ce blog, et comprendra donc qu’il me brûle de vous parler d’une des thématiques principales de ce roman, c’est à dire la différence entre les sexes.